Ici je laisse des traces qui me rassurent... Cliquer sur les images pour les agrandir.

lundi, juillet 24, 2006

Sur le thème du trou

La crêpe, encre de Chine sur papier Arche 30x40 cm

J'adore les thèmes donnés dans les expos collectives parce que ça m'oblige à être encore plus créative. Au début ça me parait toujours impossible. Par exemple L'expo sur le thème de "Narcisse" m'a permis à explorer toute la peinture pré-raphaélite qui est une vraie merveille du genre pompier et de collage en collage, j'ai développé une certaine ingéniosité à dissimuler mes raccords dans des techniques mixtes.
Ensuite le thème du "temps de latence en août 2005, m'a obligé à réfléchir sur mon rapport au temps dans ma façon de peindre, il m'a amené à me rapprocher de la peinture zen, je le souhaitais depuis plusieurs années et je ne pouvais pas imaginer de meilleure situation pour y parvenir. De plus à l'occasion de ce workshop, j'ai réussi à remplir une salle d'exposition en une semaine et c'est une expérience qui m'a apporté beaucoup de confiance en moi, ça m'aide énormément aujourd'hui à diminuer l'anxiété pour préparer les trois expos à venir d'ici février.

Cet automne, c'est une collective sur le thème du "trou"... J'ai commencé par trouver l'idée impossible et ça m'a provoqué une certaine angoisse, celle du trou peut-être. Maintenant, je me suis installée dans ce "trou", avec délectation et je n'ai plus envie de faire autre chose. C'est chaque fois le même processus, je fais un effort douloureux de dépassement de mes peurs et mes blocages puis une fois que j'ai attrapé le sujet par le bon bout, je n'ai plus envie de le lâcher.

Ça a quelques effets pervers. Par exemple, comme il y a une partie de moi qui se doit d'être extraordinaire d'un bout à l'autre de mon existence, dès que j'envisage d'exploiter une trouvaille, il me faut chaque jour traverser une série d'expériences négatives avant de m'accorder le droit de jouir du fruit de ma recherche. C'est comme une sorte d'échauffement incontournable, pénible et douloureux parce que j'y produit presque toujours du déchet. Dans cette traversée de production d'oeuvre à jeter, mon critique intérieur me dévalorise à fond. Je le subis et je l'endure, je résiste à des remarques persiflantes du style: "tu te sabotes, tu ne sais pas organiser ton travail, ça n'a aucun sens, tu gaspilles du matériel, tu perds ton temps, tu n'y arriveras jamais comme ça, tu traînes sur des ratages en espérant en tirer quelque chose et pourtant tu sais qu'il n'y a rien à faire..." Bref rien que du mauvais et ça fait mal. Ensuite, ma partie combative se réveille et prend les choses en mains, heureusement que je possède cette ressource, sinon ce serait définitivement cuit pour la barbouille. Il y a quelque chose de moi qui ne se rendra jamais.

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